Haïku #1020 : Une à une lues
Une à une lues à la lueur de la lune les pages de neiges
Une à une lues à la lueur de la lune les pages de neiges
Feuilles de thé vert se déploient dans l’eau de source — La lune s’y berce
Tracé au roseau sur le sable de l’estran le rien d’une rime
Bourrasque solaire cristallisée par le choc de la nuit polaire
Ni fougères ou mottes mais le caquelon des aïeuls pour le fars oaled
Trop tôt le matin et trop tôt l’après-midi l’ombre des montagnes
Encore un napperon crocheté dans la pénombre d’une pleine lune
Nénuphars de verre éclos au bas du glacier nos sauts sur les pierres
Neiges rétablies — Gravée sur un bois de renne la fresque d’un renne
Troupeau crin au vent fuyant le fouet du large où le jour croupira
Huit faisceaux de phare prudemment tondent la lande sans gêner l’agneau
Le grand cormoran une plie dans le gosier sa leçon de flegme
Ouessant dépeuplée l’ancienne corne de brume manquant à l’appel
Labeur de la houle les rues du bourg dessoûlent le pêcheur hésite
Ragoût sous les mottes les craves alertés retournent au gouffre
Hospitalisé à deux pas du centre-ville le mangeur de prunes
Triés dans l’évier les turbots et les tourteaux — Aux chats les mulets !
Clapot du canot l’envergure des cormorans puissamment figée
Aux abris les agneaux saules et roseaux le dos courbé l’île avance
Puanteur des algues — Pieds tordus sur les galets nous nous amusons
Vos reflexions