Haïku #691 : Labours enflammés
Labours enflammés — Sur l’azur du crépuscule quelques grains scintillent
Labours enflammés — Sur l’azur du crépuscule quelques grains scintillent
Aux chevilles des lutteurs les chênes dénouent et lacent des lueurs
Au loin les embruns la bruyère des falaises broutée par l’agneau
L’aigrette élégante cherche des crevettes ses baguettes dans la vase
Vibrations de l’île ses cheveux dans la bruyère ses yeux dans la mousse
Un bol déposé tout en bas de l’escalier où descend la pluie
Falaise mon siège les oiseaux en kimono théâtre la mer
Un couple de craves alertés par mon silence quand souffle le gouffre
Au ras de l’eau claire la libellule précise hume les moustiques
Voile de nuage le soleil changé en lune à nouveau soleil
Bourgeons impatients de déboutonner leur col durant la chaleur
Sur le dos de l’agneau un faisan de tout s’étonne — L’île sans pluie
Gouffres et feuillages tels les coquillages creux conteurs éternels
Pour le capitaine deux-cent-cinquante millions de bougies sur l’île
Arrosé de nuit le halo du lampadaire tombe en confettis
Face aux vagues blanches sous le lobe de l’oreille la démangeaison
Parmi les agneaux le poète bientôt chauve compte sur ses doigts
Nous contre le vent de retour du Roc’h ar Mor la première étoile
Le steak de baleine me ramène à mon prénom laissé sur la grève
Face au Nividic avant qu’ils ne soient tondus mes cheveux au vent
Vos reflexions