Haïku #922 : Demi-lune bleue
Demi-lune bleue un faible vertige quand elle s’évapore
Demi-lune bleue un faible vertige quand elle s’évapore
La peau des patates recouverte de fromage il ôte sa laine
Les roseaux foulés le sillon d’une tornade ou nids de hérons ?
Le temps d’un nuage chaque goutte sur ma peau je pourrais nommer
Étoiles minuscules — Les lentilles de Fresnel loupes de l’âme
Au pied du vitrail un cierge sans prétention plus haut que les autres
L’hostie impeccable au-dessus des pénitents la nuque brisée
Eau de pluie mon thé eau de mer voici ma soupe jetée l’eau du riz
Sortis des falaises trahissent leur nid les craves crevasse à nos pieds
Ruches contournées bois sec au pied des ajoncs bourgeons à leurs pointes
Le sentier spongieux puis les ronces desséchées un pipit farceur
Endormi longtemps… une aiguille à tricoter jaillit du placard !
Leçon de pudeur un écart égal espace les chatons du saule
Soleil empêché de luire comme l’empreinte du pouce de la lune
Quel mur acquérir ? Locataire des falaises je paie par instants
Paille de la crèche — Tout autour de la mangeoire les premiers agneaux
La branche de saule accrochée à la surface d’un ciel pourtant lisse
Ronces déroulées le missile d’un chant d’oiseau largué sur la lande
Sentiers et ruelles façades et falaises aucun lit pour la sieste
Labours enflammés — Sur l’azur du crépuscule quelques grains scintillent
Vos reflexions