Haïku #180 : Kéréon en fleur
Kéréon en fleur — Le coucou parmi les coqs réveille le monde
Kéréon en fleur — Le coucou parmi les coqs réveille le monde
L’église de bois sous ses dragons enneigés personne n’y entre
En signe de croix au-dessus du vieux calvaire busard des roseaux
Orques visitées déjà de la neige rose aux sommets du fjord
Ligne de menhirs que soutiennent des fougères par brise de juin
Perdu dans la ville sous une aurore boréale un renne solitaire
Le croissant de lune profitant de son dimanche tout proche du coq
L’ancre dans la crique à tribord les lançons à bâbord les lançons
Le long de la source les racines d’un vieux chêne pour gravir la butte
Larcin de la brume le néant a dérobé la moitié de l’île
La lune rousse glisse lente et grande sur la lande où un mégalithes
Mes cheveux perdus dans un miroir d’hôpital aux premiers jasmins
Privé d’ouvriers tout autour de cette église un échafaudage
Les roseaux dressés en recherche de hérons pour un tête-à-tête
Où sont les fulmars ? La mer au pied des falaises guano décapé
Châtaigniers et chênes le raffut de leur tapis sur les cailloux calmes
Un autre que moi a pensé à se lever avant les aurores
Embruns sur la lande les brebis de la falaise poussées par la brise
Le bruit d’un chantier l’écran neuf de mon portable posé loin du ciel
Éclaircie furtive le vitrail de la chapelle enfle et se dégonfle
Vos reflexions