Haïku #2190 : Seuls volets ouverts
Seuls volets ouverts la comète rarissime le long de ma clope
Seuls volets ouverts la comète rarissime le long de ma clope
Mouches aux carreaux les pêches de la corbeille leur velours froissé
Le laboratoire déplacé beaucoup plus loin plus loin que mon ombre
Une aile dressée puis au tour de l’autre aisselle palombe sous l’eau
La pluie sur le seuil entre le facteur et moi un colis d’Asie
Un sursaut de pluie — laurier blanc sur le balcon sous lequel un chat
Givres effacés le chevreuil au pied du chêne récupère ses bois
Four à goémon sous les orges hérissés qui s’en est ému ?
Bientôt Pâques mon chapeau sur l’étagère remplacé par une barbe
Montagne déserte couronnée d’églises vides pour un nid de mouette
Tricotant un masque pour celui qui chaque soir hume les bourgeons
Agneaux immobiles ruades et cabrioles du grand vent d’Ouessant
Lent dégel du lac bien plié sur le versant le linge des neiges
D’un geste du ciel la nuée des étourneaux transformée en cèdre
Le chat aux abois plus ses griffes épointées plus ses dents pointues
Les flocons d’écume par-dessus les hautes roches mouchoir saturé
À moitié sous l’eau à moitié sur le soleil les deux ragondins
Herbes décoiffées à grand pas vers le couchant sans mon sac à dos
Des fleurs de bourrache mais toujours des toits d’ardoises dépourvus de neige
Part de tarte aux pommes la tempête restée muette — bébé sur un sein
Vos reflexions