Haïku #2257 : Peinant vers la neige
Peinant vers la neige sifflement de la marmotte sous la fleur discrète
 
                    Peinant vers la neige sifflement de la marmotte sous la fleur discrète
 
                    Offerte aux abeilles la pâquerette solitaire debout sur la ville
 
                    Pierre contre pierre la maison et le dolmen sous la même pluie
 
                    Les chaises trempées les bateaux dans le bassin mon café au sec
 
                    Tôles du gwasked le maout mâche un chewing-gum le chupenn crado Petit lexique breton : Gwasked (abri pour moutons à Ouessant), Maout (bélier), Chupenn (veste).
 
                    Caprice du cœur le tranquillisant du soir brisé en deux
 
                    Flânant sans bâton sa crosse au bord d’un torrent l’osmonde royale
 
                    Sieste légère — Sous le plafonnier de papier la mouche pesante
 
                    Soleil matinal cachée parmi les sourires la chaise de bar * Lunettes sans buée les pigeons de la terrasse œil écarquillé * Serveuse masquée son plateau à bout de bras plein de bavardages * Magnolias fanés après des mois de
 
                    Racines à nu combien de feuilles tombées pour former l’humus
 
                    Babil de la source la silhouette des fougères tatouée sur sa joue
 
                    Les roseaux fanés la vache aux laines pesantes museau sur des pousses
 
                    La grive par givre à sa gorge le reflet des feuilles restantes
 
                    Par-dessus le phare la cascade des écumes presque silencieuse
 
                    Lunettes lavées le nuage d’étourneaux de brumes en brumes
 
                    Départ d’étourneaux — Au-delà de mon balcon les bords du cosmos
 
                    Pénombres humides tout au fond le crucifix debout sur un cierge
 
                    Bourrasque nocturne un cachet sur le bréviaire — Irai-je à la messe ?
 
                    Fragment d’arc-en-ciel que les vents n’effacent pas, accroché aux roches
 
                    Vers les cygnes noirs pénétrant le port d’Ouessant un air de tempête
Vos reflexions