Haïku #2247 : Racines à nu
Racines à nu combien de feuilles tombées pour former l’humus
Racines à nu combien de feuilles tombées pour former l’humus
Babil de la source la silhouette des fougères tatouée sur sa joue
Les roseaux fanés la vache aux laines pesantes museau sur des pousses
La grive par givre à sa gorge le reflet des feuilles restantes
Par-dessus le phare la cascade des écumes presque silencieuse
Lunettes lavées le nuage d’étourneaux de brumes en brumes
Départ d’étourneaux — Au-delà de mon balcon les bords du cosmos
Pénombres humides tout au fond le crucifix debout sur un cierge
Bourrasque nocturne un cachet sur le bréviaire — Irai-je à la messe ?
Fragment d’arc-en-ciel que les vents n’effacent pas, accroché aux roches
Vers les cygnes noirs pénétrant le port d’Ouessant un air de tempête
Voisins de retour agaçant au coin de l’œil l’arbre de Noël
Blanchis par le froid les orteils sous le velours crocus au balcon
Maison dépeuplée mais beaucoup de goélands sur l’île voisine
Icône copiée la Vierge Noire de Pologne aux cierges factices
Missel dérobé près des cierges électriques dédiés à mon frère
Flamme de bougie péril de marin dit-on ma clope allumée
Le bateau se lève là-bas des fous de Bassan le bateau retombe
Bambous en rideau la touffeur des parasols brise sur les franges
Chat vautré à terre ronronnante sur la table la toupie d’alu
Vos reflexions