Haïku #2176 : D’un geste du ciel
D’un geste du ciel la nuée des étourneaux transformée en cèdre
D’un geste du ciel la nuée des étourneaux transformée en cèdre
Le chat aux abois plus ses griffes épointées plus ses dents pointues
Les flocons d’écume par-dessus les hautes roches mouchoir saturé
À moitié sous l’eau à moitié sur le soleil les deux ragondins
Herbes décoiffées à grand pas vers le couchant sans mon sac à dos
Des fleurs de bourrache mais toujours des toits d’ardoises dépourvus de neige
Part de tarte aux pommes la tempête restée muette — bébé sur un sein
La flaque de pluie plus sinistre chaque jour dans la vieille église
Bourrasques nocturnes les médailles mélangées autour de mon cou
Banane pelée seul de nuit dans la cuisine courbé sur la peau
Châtaignes ouvertes bravant l’écluse fermée le surplus des pluies
Les hôtes endormis une à une les châtaignes sur l’automobile
Pluie de grosses gouttes perpétuée par les tilleuls après le nuage
Tous ces téléphones jusqu’au bout de la tablée et plus loin la brume
D’un coup de journal cette araignée des jardins vite renseignée
Des siècles d’écorce pour le chêne à Guillotin les foins alentour
Herbes assoiffées des bouteilles de Crémant décorées de guêpes
Nid de pies de mer d’être passé là l’île entière en fait l’écho
Ormes ensuqués dans l’eau sombre du bassin une effervescence
Tombeau de Merlin des cailloux désenchantés dans une clairière
Vos reflexions