Haïku #770 : Les patelles
Les patelles couvrent le rocher de rouille — Un noyau jeté à l’eau
Les patelles couvrent le rocher de rouille — Un noyau jeté à l’eau
Bien que sur une île chaque jour un peu surpris que la mer soit là
Le chardon rougeoie — Sa revanche sur les ronces chargées de mamelles
Bu le bol de pluie je partage avec les herbes la fraîcheur du vide
Insomniaque au point de compter les molécules de l’obscurité
Jachère en épi — Jusqu’au chevet des parcelles la houle blondit
Baie des trépassés les lampes de l’île de Sein ravivées le soir
Chahut des chaluts la part des laridés enivre les marins
Rochers pour salon vin au frais dans une flaque nous ouvrons des huîtres
De toutes ses griffes le papillon croche l’herbe au ravin crochée
Le chat étonné par une abeille ou un foin toute la journée
Nuit polaire le mégot incandescent s’évapore en vent solaire | Photo Bård Peter Thrane
Mer pétrie de vent — De ses gouffres meringués le rauque velours
Au bruit de l’avion journaux et beau temps sur l’île seront assurés
Un eucalyptus bruisse au-dessus de l’étang toute l’existence
Fouée des charbonniers — Celle écrasée fume encore parmi les mégots
Jardin luxuriant — Du voisin le bananier manches déchirées
Vêtues d’un manteau les gouttes de pluie deviennent grêlons
Cheveux roux s’égouttent sur un bol de soupe — Plus vite a couru la pluie !
Des arbres de givre lancent leur milliard de feuilles contre le granit
Vos reflexions