Haïku #1569 : Parmi les iris
Parmi les iris l’absence du héron prend toute la place
Parmi les iris l’absence du héron prend toute la place
Depuis nouvel an ni soleil ni gel ne chassent la mouche coriace
Bouffies de fil d’or les bannières du Pardon mouchoir du clodo
Prêts à rendre l’âme sous le poids du reliquaire quatre bons vivants
Des tonnes de voûtes pour dix grammes d’ossements — Chasubles de fête
La pluie de suroît tarde peu sur le carreau jour de solitude
Alléluia ! Les vitraux moins lumineux que les lierres de l’hiver
Même les feuilles vertes parmi les feuilles mortes paraissent vives
Inlassablement il allume une veilleuse et rejoint l’averse
L’île dépeuplée au son des premières cloches devient une église
Sifflets des marmottes des pelouses de renoncules où des trous de flûte
Serait-ce une averse ? Bambous froissés par le vent lors de ma lecture
Sous un escargot la fleur fanée du genêt premier feu de bois
Crachin dissipé le caillou à l’œil méfiant pris pour un crapaud
Retour au pays noyées parmi les croix de marbre les croix de cire
Les neiges fondues assagies dans la fontaine retrouvent le ciel
Sur la croix, un Christ à ses pieds des roses séchées des mousses fraîches
Haute Vierge blanche des basses Montagnes Noires la vallée voilée
Anche verte entre mes pouces l’herbe siffle et casse — La baie reste muette
Sources et brebis arrivées au pont de bois ne se gênent plus
Vos reflexions