Haïku #494 : Fièvre des lapins
Fièvre des lapins seul renard de l’île sous le ciel de juin
Fièvre des lapins seul renard de l’île sous le ciel de juin
Si fine la bruine que je n’ose caresser les poils de son dos
L’Arbre d’or du Val des cascades pour racines parmi les têtards
Aux aisselles la fraîcheur inattendue d’une brise de ruelle
À la croix des vents quelle que soit la sente prise l’océan commence
Cocos égrenés un pic-vert épouille un pin manque une rivière
Racines de hêtres — Incapable de citer le nom des ancêtres
L’hirondelle avale les insectes épuisés d’avoir butiné
Sous le flou du ciel la voie qui mène au Creac’h nette vue d’avion
Des saints de granit prient la brume des vallées aucun son de cloche
Même l’orchidée a tourné toutes ses fleurs vers la première aube
Largeur de la main ce chemin qui suit le large au risque des gouffres
Premier jour d’orage — Sous la pluie le seau du puits retrouve un métier
Merle dans la gueule dort le chat au pli du bras seul à voir un merle
Les doigts dans l’eau fraîche où barbote le soleil — Le poids d’une étoile
Choc inattendu le lézard tombé du toit provoque un silence
Ongle blanc la lune — Sur son cou brûle une étoile qu’elle ne peut gratter
Sieste des brebis rousse et bleue la baie herbue m’assourdit l’abeille
Couloir du dolmen où, réfugiée, la fraîcheur des âmes anciennes
Rainettes et roseaux d’un vert égal après la pluie se séparent
Vos reflexions