Haïku #1517 : Un eucalyptus
Un eucalyptus bruisse au-dessus de l’étang toute l’existence
Un eucalyptus bruisse au-dessus de l’étang toute l’existence
Fouée des charbonniers — Celle écrasée fume encore parmi les mégots
Jardin luxuriant — Du voisin le bananier manches déchirées
Vêtues d’un manteau les gouttes de pluie deviennent grêlons
Cheveux roux s’égouttent sur un bol de soupe — Plus vite a couru la pluie !
Des arbres de givre lancent leur milliard de feuilles contre le granit
Poussé par la brise un archipel de nuages la mousse du lait
Mer en suspension ne sachant où poser pied sinon sur nos franges
Vallées et montagnes affûtées par la tempête Ouessant se promène
Feuilles écarlates ou reflets des arbres verts le fleuve immuable
Il tâtonne l’édredon comme il téterait un sein le vieux chat
Dernier bain de mer — Le maïs finit l’été sa mue décollée
Morts toute l’année les crocus en une nuit livrent leur safran
Lilas des murailles — Le corbeau lorgne le chat, le chat lorgne l’eau
Par vaine pâture les moutons mangent les ronces et les hortensias
Haie de buis pourri — Gravé sur le banc de pierre le prénom des pluies
Ici bleu, là blanc déchiré d’un geste ferme le ciel de l’Iroise
Autour du menhir naissent des fougères beaucoup plus anciennes
Dix grammes d’oiseau posés sur la fleur de l’ail — La dune est gardée
Fleurs d’oreilles d’éléphant sur la défensive — Pimenté le pho !
Vos reflexions