Haïku #328 : Œillet maritime
Œillet maritime — Un insecte aux ailes rouges chuchote à l’oreille
Œillet maritime — Un insecte aux ailes rouges chuchote à l’oreille
Un chien de passage haletant vers les falaises — Deux chèvres s’élancent
Attrape un oiseau le chat endormi — Au matin l’ennuie la mouche
Autos de l’automne — Au pied du pont s’enracinent algues et caddies
Lune sous la brume il a versé le thé vert dans un bol de jade
Bouillie de pétales jardin sans parfum la rue camélias du soir
Près d’une salière un moineau émiette un morceau de frite
Brindille insolente persévère la tourterelle à braver les branches
Autour du bambou les haricots tournoient jusqu’à étourdir
À l’abri dans l’anse petit rocher barbotant museau gris du phoque
Cri de chouette effraie les étourneaux quittent l’arbre retournent vers l’arbre
Chassant quelques feuilles pour écrire sur la terre mes stupidités
Sur le macadam les centimes de l’automne peu à peu billets
Devenu débris parmi les feuilles du fleuve l’arc-en-ciel
La capuche humide, laissant de fortes bourrasques heurter mon épaule
La transparence des fenouils nous invite à mieux cerner deux craves
File, étoile ! Ouessant le soir du quinze août l’araignée compte ses gouttes
Toile d’araignée attrapés frelons et plumes même les sanglots
Pluviomètre la soie de l’araignée des haies tissée sur nos cheveux
Soie de l’araignée devinée entre deux fleurs — Le tissu du vide ?
Vos reflexions