Haïku #697 : Songe à Penn Arlan
Songe à Penn Arlan sur la lande la galerne fronce les sourcils
Songe à Penn Arlan sur la lande la galerne fronce les sourcils
Gommé par la brume l’autre flanc de la vallée où crie le héron
Cohue à Quimper — Un accord de cornemuse que la foule emporte
Un fil barbelé cache le criquet qui chante champs à l’abandon
Portés par le vent des goélands immobiles des voiles bancales
Coucous et faisans font semblant d’avoir veillé quand la chouette se couche
Les patelles couvrent le rocher de rouille — Un noyau jeté à l’eau
Bien que sur une île chaque jour un peu surpris que la mer soit là
Le chardon rougeoie — Sa revanche sur les ronces chargées de mamelles
Bu le bol de pluie je partage avec les herbes la fraîcheur du vide
Insomniaque au point de compter les molécules de l’obscurité
Jachère en épi — Jusqu’au chevet des parcelles la houle blondit
Baie des trépassés les lampes de l’île de Sein ravivées le soir
Chahut des chaluts la part des laridés enivre les marins
Rochers pour salon vin au frais dans une flaque nous ouvrons des huîtres
De toutes ses griffes le papillon croche l’herbe au ravin crochée
Le chat étonné par une abeille ou un foin toute la journée
Nuit polaire le mégot incandescent s’évapore en vent solaire | Photo Bård Peter Thrane
Mer pétrie de vent — De ses gouffres meringués le rauque velours
Au bruit de l’avion journaux et beau temps sur l’île seront assurés
Vos reflexions