Haïku #1498 : Poussé par la brise
Poussé par la brise un archipel de nuages la mousse du lait
Poussé par la brise un archipel de nuages la mousse du lait
Mer en suspension ne sachant où poser pied sinon sur nos franges
Vallées et montagnes affûtées par la tempête Ouessant se promène
Feuilles écarlates ou reflets des arbres verts le fleuve immuable
Il tâtonne l’édredon comme il téterait un sein le vieux chat
Dernier bain de mer — Le maïs finit l’été sa mue décollée
Morts toute l’année les crocus en une nuit livrent leur safran
Lilas des murailles — Le corbeau lorgne le chat, le chat lorgne l’eau
Par vaine pâture les moutons mangent les ronces et les hortensias
Haie de buis pourri — Gravé sur le banc de pierre le prénom des pluies
Ici bleu, là blanc déchiré d’un geste ferme le ciel de l’Iroise
Autour du menhir naissent des fougères beaucoup plus anciennes
Dix grammes d’oiseau posés sur la fleur de l’ail — La dune est gardée
Fleurs d’oreilles d’éléphant sur la défensive — Pimenté le pho !
Surface du lac Deux hérons en vol frôlent un sommet
Lune sous la brume il a versé le thé vert dans un bol de jade
L’eau du port démêle des chagrins sous mes semelles — Ondoient les amarres
Ce mois-ci le soleil a choisi le Nividic pour s’assoupir
Entends-tu se taire la corne de brume ? N’en dort plus le fileyeur
Vagues après vagues les falaises perdent pied face au crépuscule
Vos reflexions